Le 12 août 2005, j’avais rencontré Jacques Brest, originaire de Savoie. Il était alors âgé de 72 ans.
Jacques vivait t sa passion et se voulait pédagogue pour la faire partager. Son appartement était d’ailleurs un musée dédié à l’orpaillage : « Il y a vingt ans des collègues m’ont entraînée vers l’orpaillage, depuis je passe une grosse partie de ma vie à la recherche de la pépite d’or. Je suis devenu président de la Fédération locale Rhon’or qui fait partie de la fédération française d’orpaillage et recherche (FFOR).
Au sein de l’Association, Jacques organisait des sorties d’orpaillage « sauvage ». Leur lieu de recherche se situait en Savoie et Haute-Savoie dans des rivières comme le Chéran ou le Fier. « Ce sont les rivières les plus aurifères du coin… Il faut savoir remuer des tonnes de sable pour ne trouver qu’une infime quantité. L’ordinaire c’est une dizaine de paillettes par journée de travail. Ce n’est jamais décourageant car on garde l’espoir de la prise unique. Mon record est une pépite de 20 g. J’ai eu de la chance de voir un gars en Guyane en prendre une de 320 g »
Les Cévennes dans le Gardon près d’Anduze et Saint Girons dans les Pyrénées demeurent les endroits les plus aurifères de France. L’Eldorado européen reste l’Italie « à cause des Alpes et de ses dépôts glaciaires »
Depuis de nombreuses années, l’or faisait voyager Jacques. De la Californie en passant par La Laponie, Bolivie, Pérou, Brésil, Australie, les contrées visitées s’affichaient sur les murs de son appartement “musée”. « Il faut savoir gérer son budget. On voyage un peu les mains dans les poches. Lors de mon voyage en Amérique du Sud, j’ai perdu 5 kg. Je suis amoureux de la Guyane. Toutes les années je vais y passer deux mois. J’y recherche également de l’or. Les gens s’imaginent que c’est l’Eldorado. C’est faux. L’or existe en Guyane, mais si vous n’avez pas de concession, un bulldozer et des capitaux, c’est difficile d’en trouver » confiait-il.
Jacques avait travaillé en Guyane dans une concession : « À l’époque on faisait 2 à 3 kg par jour. La panoplie de l’orpailleur se compose essentiellement d’une batée (C’est une sorte de chapeau chinois en tôle ou en plastique), d’un tamis, d’une pelle, d’un seau, du nécessaire pour stocker les paillettes « chacun se sert des outils qui lui conviennent le mieux. Pour moi c’est la batée italienne en plastique qui est la plus pratique »
Les recherches se font surtout dans les bras de rivières là où s’accumulent des pierres assez grosses. « Nous recherchons ces dépôts. Surtout lorsque les rochers sont fissurés. On ne compte pas son temps. C’est assez fatigant. Cela casse les reins. Il ne faut pas avoir peur de s’asseoir dans l’eau. L’or que je possède, ce n’est pas celui qu’utilisent les bijoutiers. Pour moi l’orpaillage n’est pas un négoce »
D’ailleurs, sa passion il voulait la faire partager au travers de son association. « On fait de l’initiation pour les enfants… On a fait un stage d’initiation de trois jours en juillet au camp de vacances de la ville de Vénissieux au Noyer (Savoie) ».
Jacques Brest est décédé le 1er août 2019.

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