Il est des livres qui vous marquent, celui de Sorj Chalandon peut-être un petit peu plus. Le fait d’avoir été visiter récemment la Maison d’Izieu en est peut-être la cause
Enfant de salaud c’est la sentence proférée par son grand-père durant son enfance. Bien des années plus tard, Sorj Chalandon instruit le procès introspectif de son géniteur de père.
Un père qui a traversé la période de la seconde guerre mondiale en se fourvoyant dans tous les pièges de celle-ci , se croyant plus fort que les nazis, plus fort que les résistants et plus fort que les Américains. Était-il un affabulateur, un traitre, un héros ? Peut-être un peu de tout cela mais plus sûrement un menteur à faire étourdir des jurés populaires ou professionnels, de dates, de récits, brouillant sa vie aux juges mais aussi à son fils, sa femme bref à tout le monde.
Comme dit Sorj Chalandon à son père : « Oui je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre, papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t’a accompagné partout. Non, le salaud, c’est l’homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue . Un père qui a passé sa guerre puis sa paix, puis sa vie entière à mentir. »
Dans ce roman de 330 pages édité chez Grasset, la visite de Sorj Chalandon à la Maison d’Izieu précède le procès de Klaus Barbie que l’écrivain journaliste avait couvert en 1987 pour Libération. C’est un pan obscur de l’histoire de 1939 à 1945 qui y est décrit.
Comme aurait pu dire Stéphane Hessel, grand résistant , quoiqu’on dise à part une poignée de Français résistants, la France était vichyste et pétainiste en 1944. Une période à surtout ne pas oublier. Surtout actuellement où certains relents révisionnistes sont très nauséabonds .

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