Le «  Mont Ararat » à découvrir au square Bullukian

Sur le square Bullukian situé au croisement des rues du Professeur Roux et Louise Michel se dresse une sculpture  de marbre de Carrare blanc représentant le Mont Ararat.
Selon un mythe, l’arche de Noé s’arrêta au Mont Ararat, croyance qui renforce la signification de cette montagne qui symbolise les attaches du peuple arménien avec le territoire et ses valeurs – référence mythique de l’image du Déluge et de la renaissance, de la vie gagnant sur la mort.

Ce volcan aux neiges éternelles est un symbole si fort pour les Arméniens, de par le fait qu’il soit sur le territoire turc, juste de l’autre côté de la frontière fixée par le traité de Kars de 1921, mais qu’il domine presque toujours l’horizon de la capitale Erevan

Cette sculpture a été réalisée par Christiane Guillaubey en 1990. Elle est une commande de la Fondation Léa et Napoléon Bullukian. Ce dernier était un résistant et industriel français d’origine arménienne décédé en 1984.
Depuis 1985, la fondation œuvre au soutien de la création contemporaine, la recherche médicale et l’aide au peuple arménien.

Quant à l’artiste née en 1949 à Lyon, elle est une élève d’Ivan Avoscan, le sculpteur qui a réalisé la « Porte du Soleil « situé sur l’aire de repos de Savasse sur l’A7.
Elle est présidente de l’association Geneviève Dumont. Elle a réalisé les sculptures de Saint-Exupéry, place Bellecour à Lyon ainsi que celle de Jean Moulin montée Castelane à Caluire.
« Je n’ai pas choisi la sculpture, c’est plutôt elle qui m’a choisie. En fait, j’aimais tout. En 1968, j’étais en 3ème année, et évidemment je me suis fâchée avec tous mes profs sauf celui de sculpture pour la simple et bonne raison qu’habitant en Saône-et-Loire, il était resté coincé là-bas. C’est donc naturellement qu’à la rentrée suivante je me suis tournée vers lui. Mais je me sens plus sculpteur que peintre parce que j’ai plus de plaisir, de désir à travailler le volume ; même si parfois j’ai besoin de me retrouver devant une page blanche, pour travailler les couleurs, exprimer quelque chose que je ne peux exprimer par le volume. 
Pourquoi un matériau comme le marbre ? Pour deux raisons. Tout d’abord, il est devenu très difficile de se procurer du bois (les scieries ne font plus sécher les billots comme autrefois). Et puis le marbre est une matière très sensuelle, palpitante, dont le veinage rappelle la peau. Plus neutre que le bois aussi, celui-ci ayant une fibre, qui impose davantage de choses alors que le marbre est plus homogène
 » expliquait-elle à un de nos confrères.
Il est à noter que le travail de Christiane Guillaubey a été d’abord orienté sur la féminité et la libération sexuelle, puis de façon plus intériorisée vers les failles et les blessures du temps.

Le  » Mont Ararat » sculpture de Christiane Guillaubey située au square Bullukian quartier du Moulin à Vent – Photo : © Sports Vénissians
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