Ce mercredi à 18h , le cinéma Gerard Philipe propose une projection suivie d’un débat avec le Comité de Vénissieux du Mouvement de la Paix et le Collectif Palestine 69 . La toile de fond de cette soirée est le film dramatique « « Et il y eut un matin » du réalisateur israélien Eran Kolirin.
Sami vit à Jérusalem avec sa femme Mira et leur fils Adam. Ses parents rêvent de le voir revenir auprès d’eux, dans le village arabe où il a grandi. Le mariage de son frère l’oblige à y retourner le temps d’une soirée…. Mais pendant la nuit, sans aucune explication, le village est encerclé par l’armée israélienne et Sami ne peut plus repartir. Très vite, le chaos s’installe et les esprits s’échauffent. Coupé du monde extérieur, pris au piège dans une situation absurde, Sami voit tous ses repères vaciller : son couple, sa famille et sa vision du monde.
« L’absurdité est de mise. Les personnages y sont en situation de survie, et vivent cet état autant de l’extérieur que de l’intérieur, les deux étant intimement liés. Que signifie « être assiégé » ? Cette histoire tente de caractériser l’essence même de cette sensation. Ce que les Anglo-Saxons appellent « home » est peut-être ce qui vous offre la juste résistance, la juste lutte. Tant que Sami cherche à rester loin de ses racines, il ne peut se confronter ni à lui-même, ni aux autres. Tant que vous méprisez l’endroit d’où vous venez, tant que vous vous sentez supérieur à cet endroit, vous ne pouvez véritablement affronter le monde. C’est quelque chose que j’ai compris personnellement et qui me permet aujourd’hui de m’exprimer, et de dire, avec tout l’amour que je ressens pour mon pays, que la situation que nous vivons en Israël est terrible. Les Arabes d’Israël sont les invisibles de notre pays. Ils vivent en démocratie, mais n’ont pas les mêmes droits que les autres, ils se trouvent coincés dans une position intenable et s’en sentent coupables vis-à-vis des Palestiniens de Cisjordanie. Leur identité est ainsi mise à mal. Le seul territoire qu’il leur reste est leur maison » explique le réalisateur.
Repères :
« Et il y eut un matin » au cinéma Gerard Philipe le 4 mai à 18h – 1h41, drame
Projection suivie d’un débat et d’un pot convivial. Tarif 4 € 20.
La distribution :
Alex Bachri, Juan Suleiman, Salim Daw
Photo : © Droits réservés
La bande annonce :