Comme dit Lester dans le livre de Bernard Minier : Le bord de l’abîme « Tu ne vois pas ce qu’ils nous préparent avec leurs fermes de calculs, leurs algorithmes? Un monde où tout un chacun est sous le regard des autres tout le temps, jugé pour le moindre de ses faits et gestes par une armée de petits censeurs, de petits procureurs et de petits dictateurs planqués derrière leurs ordinateurs ? Un monde où, si tu émets la moindre opinion divergente, tu te fais insulter et tu reçois des menaces de mort. Un monde où les gens se haïssent pour un mot prononcé, pour le quart d’une idée, où il faut tout le temps aux foules des boucs émissaires à brûler et à détester»
L’époque actuelle est comme du terreau propice au développement de diverses idéologies dangereuses. L’intégrité de jugement humain est soumise à rude épreuve car la formation de l’opinion dominante forge les esprits sur son propre modèle.
À bien regarder de près, vous comme moi, nous pouvons instinctivement ressentir que quelque chose ne va pas, mais en raison de la nature technique du fait communiqué, exprimer son sentiment d’une façon rationnelle, ou prendre en main cette information avec intelligence s’avèrent difficiles.
Vous comme moi cherchons des réponses dans des médias, tous aux mains des puissances de l’argent .
Vous comme moi, cherchons une réponse sur les réseaux sociaux où les fausses informations circulent.
Déboussolés car les instances traditionnelles : syndicats dont les prérogatives ont été rognées ou sont clientélistes ; mouvements associatifs attaqués en justice, nous ignorons qui appeler à l’aide, ou comment s’associer avec d’autres personnes pour se défendre.
Et si nous y arrivons, nous sommes vite marginalisés par l’opinion publique et des outils de décodage que ces manipulateurs de l’information ont également mis en place.
Des sociologues expliquent que nous sommes victimes d’une arme silencieuse ou stratégie de manipulation s’adressant aux masses.
Si le commun des mortels sait ce qu’est une arme ordinaire, que sait-il de ce qu’on appelle une arme silencieuse.
Cette dernière ne produit pas de bruit d’explosion, pourtant ses dommages sont aussi physiques que mentaux. Elle interfère immanquablement dans la vie sociale de chacun.
Le public dans sa grande majorité l’ignore, et donc ne peut pas croire qu’il est attaqué et soumis.
Lorsqu’une arme silencieuse est appliquée graduellement, les gens s’ajustent, s’adaptent à sa présence, et apprennent à tolérer les répercussions sur leurs vies jusqu’à ce que la pression psychologique ou économique devienne trop grande et que ces personnes acceptent l’inacceptable.
Les moutons noirs contraints et forcés rejoindront le troupeau.
Cette arme attaque la vitalité, la mobilité des individus d’une société. Ceux qui l’emploient, connaissent, comprennent, manipulent en attaquant leurs sources d’énergie sociales et naturelles, ainsi que leur forces et faiblesses physiques, mentales, et émotionnelles.
La méthode la plus efficace pour employer ce genre d’arme est de maintenir le grand public dans l’ignorance des principes basiques des systèmes, créant au passage de la confusion, désorganisant, distrayant celui-ci avec des sujets sans importance réelle.
Le résultat souhaité est obtenu en libérant leurs esprits; sabotant leurs activités mentales; fournissant des programmes d’éducation de basse qualité et en décourageant la créativité. On y ajoute une pincée de peurs, d’émotions, une augmentation de l’égocentrisme et le goût pour des activités émotionnelles et physiques. C’est en multipliant les attaques émotionnelles au moyen d’un barrage constant de violence, de guerres, de sexe dans les médias et en particulier à la TV, que cette stratégie prive ainsi de ce que ces gens ont réellement besoin, réécrivant ainsi l’histoire et la loi, et soumettant le public à des distractions, en étant ainsi capable de déplacer leurs pensées de leurs besoins personnels vers des priorités extérieures hautement fabriquées.
La règle générale de cet arme silencieuse est qu’il y a du profit dans la confusion ; plus la confusion est grande, plus le profit est grand.
Cependant, certains sociologues affirment que ces « stratégies de manipulation de masse » ne doivent pas être interprétées comme étant l’œuvre d’un complot visant à affaiblir un pays ou sa population pour servir les intérêts d’un petit groupe de personnes.
En effet pour ceci , nul ne peut espérer asservir une population en appliquant simplement ce type de stratégie. Tout d’abord parce que la complexité d’un peuple ne peut pas se calculer aussi simplement et que ses réactions demeurent. Ensuite, dans une démocratie comme la nôtre, les différents clans politiques ainsi que les corps intermédiaires et certains journaux, rendent la réussite de ces «stratégies de manipulation de masse » assez aléatoire.
Mais, jusqu’à quand?
Comme aurait dit le héros du film « La Haine »: « Jusqu’ici , tout va bien ! Le plus important ce n’est pas la chute mais l’atterrissage»
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