Dans ce livre paru en France en 2005, John Perkins dit : « Je sais très bien de quoi je parle… car j’ai été moi-même un assassin financier ». D’après l’auteur , ceux-ci sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe.
John Perkins y révèle comment les organisations internationales, telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, tout en prétendant publiquement sauver les pays et les économies en souffrance, leurrent plutôt leurs gouvernements en les appâtant : en promettant une croissance surprenante, de superbes infrastructures et un avenir de prospérité économique – tout ce qui arriverait si ces pays empruntaient des sommes énormes à ces organisations. Loin d’atteindre une croissance économique galopante et le succès, ces pays au contraire s’effondrent sous le poids de dettes écrasantes et insoutenables.
C’est ici que les assassins financiers entrent en scène : des hommes apparemment ordinaires, dont la situation est ordinaire, se rendent dans ces pays et y imposent les sévères politiques d’austérité prescrites par le FMI et la Banque mondiale comme solutions aux difficultés économiques qu’ils connaissent maintenant.
« Pour l’essentiel, mon boulot consistait à identifier les pays détenant des ressources qui intéressent nos multinationales, et qui pouvaient être des choses comme du pétrole, ou des marchés prometteurs, des systèmes de transport. Il y a tant de choses différentes. Une fois que nous avions identifié ces pays, nous organisions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réellement à ces pays; au contraire, il allait nos propres multinationales pour réaliser des projets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des centrales électriques et des autoroutes qui bénéficiaient à un petit nombre de gens riches ainsi qu’à nos propres entreprises. Mais pas à la majorité des gens qui ne pouvaient se permettre d’acheter ces choses, et pourtant ce sont eux qui ployaient sous le fardeau d’une dette énorme, très semblable à celle de la Grèce actuellement, une dette phénoménale. Et une fois liés par cette dette, nous revenions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union européenne – et posions des exigences énormes au pays : augmenter les impôts, réduire les dépenses, vendre les services publics aux entreprises privées, des choses comme les compagnies d’électricité et les systèmes de distribution de l’eau, les transports, les privatiser, et devenir au fond un esclave pour nous, pour les sociétés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union européenne. Fondamentalement, des organisations comme la Banque mondiale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes sociétés multinationales, ce que j’appelle la corporocratie » dit l’auteur.
Les armes principales employés pour arriver à imposer cette logique terrifiante sont des rapports financiers frauduleux, des élections truquées, les pot-de-vin, l’extorsion, le sexe et le meurtre. Si un chef d’état refuse de s’endetter ou de se laisser corrompre ? Qu’à cela ne tienne, renversons-le, éliminons-le, détruisons-le. Et son peuple ? Dommage collatéral!
« Le capitalisme financier n’est plus bon qu’à enrichir jusqu’à l’absurde une infime élite transnationale au détriment du reste de l’humanité quitte à ravager définitivement la planète » conclut John Perkins
Le plus bel argument pour lire ce livre vient justement des USA : Le département d’État américain a affirmé que les thèses de Perkins n’avaient aucun fondement et qu’il n’était qu’un théoricien de la conspiration, un de plus. Quand on sait le rôle joué par les USA dans la déstabilisation de divers pays dans le Monde comme en Iran, Irak, Vénézuéla, Équateur, Grèce, Kazakhstan, Ukraine…alors John Perkins est-il complotiste ? Comme on dirait à Lyon c’est l’hôpital qui se fout de la charité.
Des résumés vidéos :
Le podcast du second chapitre
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