Un jour, un livre : Le discours en vers sur l’homme de Voltaire

François-Marie Arouet, dit Voltaire est né le 21 novembre 1694 à Paris où il est mort le  mai 1778, est un écrivain, philosophe, encyclopédiste et homme d’affaires français qui a marqué de ses écrits le XVIIIe siècle.


Le representant le plus connu de la philosophie dite des lumières était un personnage complexe non dénué de contradictions.

Voltaire aura marqué son époque par production littéraire et ses combats politiques. Parmi ses œuvres les plus connues on retrouve : Zadig ou la Destinée , Candide que tout bon bachelier a eu à étudier.
Parmi ses combats, qui ne se rappelle pas de l’affaire Calas.
Voltaire est entré au Panthéon en 1791.
L’œuvre que je vous propose de lire est «  Les discours en vers sur l’homme » 
Ces discours sur l’homme ont été écrits en vers en 1738. Ils ont été incorporés dans « Les Oeuvres Philosophiques ».
Ils sont au nombre de sept : Égalité des conditions – De la liberté – De l’envie – De la modération – De la nature du plaisir – De la nature de l’homme – De la vraie vertu. 

Voltaire était partisan de la liberté individuelle. Il discute ardemment de cette question dans sa correspondance avec le prince Frédéric de Prusse opposé à cette thèse.
Les discours sont les premiers pas de l’écrivain dans la philosophie moraliste, qu’il devait développer dans le Dictionnaire philosophique. Il approuve et conseille la croyance en Dieu, parle avec assurance d’une vie éternelle, beaucoup plus pour les besoins de l’ordre social que par conviction.

Les discours en vers sur l’homme mettent  en scène un lettré chinois, adepte de Confucius, qui demande à Dieu pourquoi il ne peut être plus grand, vivre plus vieux, avoir plus d’enfants en moins de temps, voyager sur la Lune, etc. 

On donne en extrait la réponse de ce Dieu, qui n’est autre que  Voltaire :

Va chercher ta réponse au pays des idées ; 
Pars. 
Un ange aussitôt l’emporte dans les airs,
Au sein du vide immense, où se meut l’univers, […]
Il entre dans un globe, où d’immortelles mains Du roi de la nature ont tracé les desseins, 
Où l’œil peut contempler les images visibles, 
Et des mondes réels et des mondes possibles.
Mon vieux lettré chercha, d’espérance animé,
Un monde fait pour lui, tel qu’il l’aurait formé.
Il cherchait vainement : l’ange lui fait connaître, 
Que rien de ce qu’il veut en effet ne peut être ; […]
Le Chinois argumente ; on le force à conclure
Que dans tout l’univers chaque être à sa mesure ; 
Que l’homme n’est point fait pour ces vastes désirs ; 
Que sa vie est bornée, ainsi que ses plaisirs

[…]

On doit subir la loi qu’on ne peut corriger

[…]

Mais pour nous, fléchissons sous un sort tout contraire. 
Contentons-nous des biens, qui nous sont destinés, 
Passagers comme nous, et comme nous bornés : 
Sans rechercher en vain ce que peut notre maître, 
Ce que fut notre monde, et ce qu’il devrait être, 
Observons ce qu’il est, et recueillons le fruit, 
Des trésors qu’il renferme, et des biens qu’il produit.

Voltaire recrée ici ce qu’il conçoit comme la chimère d’un « pays des idées » dans lequel l’Homme chercherait l’accomplissement de ses désirs ; chimère aussitôt écartée par la réalité abrupte des lois de l’univers, qu’il serait vain de chercher, et qu’on ne peut qu’observer. 
Il faut pour Voltaire en rester aux faits, à la matière, aux choses que notre esprit est capable d’entendre. Toute autre quête est vaine ; aussi l’idéalisme est vain.

Le texte en pdf :
https://archives.ecole-alsacienne.org/CDI/pdf/1400/14110_VOLT.pdf

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