En partant du postulat politique, bien peu social, d’économiser 1,1 milliard d’euros cette année, soit plus que les 750 millions estimés dans la loi de Finances 2021, la réforme du mode de calcul des APL a fait plus de perdants que de gagnants.
Tel est le constat du bilan chiffré publié le jeudi 22 juillet par le Ministère du logement.
Appliquée depuis le 1er janvier dernier, cette réforme modifie le mode de calcul des aides au logement.
Les aides personnalisées au logement (APL), allocations de logement familiales (ALF) et allocations de logement sociales (ALS) ne sont plus calculées sur la base des revenus d’il y a deux ans mais sur les ressources des douze derniers mois glissants, avec une actualisation de leur montant tous les 3 mois et non plus une fois par an.
Ce faisant, d’après les chiffres de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), que vient de publier le Ministère du Logement, sur les 5,975 millions d’allocataires, la réforme a été sans impact pour 52,2 % d’entre eux. Mais 29,6 % ont connu une baisse de leur allocation d’un montant moyen de 73 €.
Cela représente 1,769 million de personnes.
Parmi elles, 23 % ont vu leur APL baisser de 58 € en moyenne et 6,6 % ont totalement perdu leur droit aux APL, ce qui représente une perte moyenne de 126 €. Une diminution qui touche particulièrement les jeunes.
Début juin, une étude de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (UNHAIj) menée auprès de 4 000 jeunes âgés de 15 à 30 ans montrait que 39 % avaient vu leur aide baisser de 38,50 € en moyenne.
Comme quoi, une réforme annoncée « plus juste » par le gouvernement fait à ce stade plus de perdants que de gagnants et ce à budget consacré constant.
Comme disait Francis Blanche : « Il vaut mieux être riche et en bonne santé , que pauvre et malade ». On vit décidément une époque formidable !
1, 8 million de personnes lésées par la réforme des APL
